Robert, il a pas le zeb à Tariq...
Vous l’aurez remarqué – ou pas, par défaut –, je ne
suis pas très prolixe sur ce canal ces dernières semaines. Mais, voyez-vous, on
ne peut pas tous faire en même temps, et moi, en ce moment, je FAIS, justement.
Aussi, quand on fait, on cause moins. J’ai bien un ou deux sujet.e.s en tête
mais je suis tout à mon imprimerie, et ça me va. Pour autant, j’en laisse
quelques traces sur ces autres canaux, d’un autre usage, que sont les réseaux
sociaux. Mon Instagram, auquel vous avez accès sur la gauche du présent fil est
autrement fourni et témoigne de mes petits travaux.
...Que du vieux, mon pote !
Si je saisis quelques lignes, ce n’est pas tant pour
rassurer un lectorat dont la confidentialité n’a d’égal que l’exclusivité – je vous
aime… tous autant que vous êtes – mais parce que telle actualité m’y précipite comme
ces dessins retrouvés dans un récent ménage et qui m’avaient manqué à une
époque précise. En effet, l’histoire de ma petite entreprise est intimement liée,
et pour toujours, à de tristes événements exactement contemporains de mes
premières initiations (à l’encre, s’entend). J’acquis ma première casse il y a
trois ans, tout juste. De là tout est parti. Ce n’était pas le plus tragique
des mois de novembre – le suivant devait l’être. Il me fallut encore quelques
semaines pour enfin presser quelque chose. L’occasion toute donnée était les vœux
à partager à l’orée de 2015. Je venais d’acquérir mon premier rang, un peu de
plomb fondeur et beaucoup de matos Kis ; de la m*rde, autant dire, mais
une assez grande variété de formes copiées du catalogue Bauer. C’est à cette
époque que nous connûmes une violence qui demeure vive. Cette violence a
beau être alimentée à fréquence continue depuis, cette incursion là devait me
toucher particulièrement.
En remaniant le template du blog cet été, j’ai remisé
le petit crayon au sommet duquel brulait – et elle brûle toujours – une flamme.
Pas celle du souvenir mais plutôt de la foi en certaines valeurs, en la culture,
la connaissance, la lumière en somme contre l’obscurantisme. Ce n’était pas un cierge,
d’abord parce que je n’en ai pas fumé depuis une éternité, et puis parce que ce
n’est pas le genre de la maison. Pas une bougie ; trop ‘Candle in the wind’, et puis on fête
pas ces anniversaires. On y pense pourtant, à date. Et on n’est pas encore en
janvier qu’on emmerde encore Charlie !!! Le sixième pilier de l’Islam… Si,
si, c’est marrant ! Ce matin, un éditorialiste d’Inter concluait à ce
propos sur la concomitance de la pertinence et de l’impertinence ; comment
la première peut être à l’origine de la suivante. Aussi, le prêcheur attrapé
comme l’arroseur arrosé (aaahh, c’est un peu sale, là) fait une bonne première.
Et ça fait des menaces… de mort.
Moi j’y pense tout le temps à ce foutu mois de janvier.
C’est sans doute aussi le fait d’une sensibilité particulière, de « métier ».
Mes premiers instants d’imprimeur, et puis longtemps avant eux, la fête de l’Huma,
Presse-citron à Estienne… Ou plus récemment, un déjeuner avec des anciens
linotypistes du Monde et/ou de l’Huma (encore) à la Saint-Jean-Porte-Latine ; Claude
Lecossois, auprès de qui je trouve ma première casse et qui me parle de
Renaudot et de la Gazette…
Ces dessins, ils me les avaient laissé dans les marges de Cactus 98, un hors série de l'Humanité Hebdo, qui recouvrait alors l'Huma Dimanche. Une compil' des meilleurs dessins de l'année par Martin, Jy, Tignous, Soulas, Luz ou encore le regretté Charb...
Bon, j’ai retrouvé les dessins perdus qu’ils donnèrent
au jeune fan il y a vingt ans, ces grands maîtres – et qui sont pas tous cannés !!!
Que ceux qui sont debout griffonnent encore leurs croquis acides, et,
fussent-ils amers pour certains, ils sont notre culture, notre esprit et notre
liberté.
L’histoire ne finit pas dans une imprimerie. Elle commence
avec elle.
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