C’est sans ironie aucune qu’il faut prendre le titre de ce post mais plutôt se féliciter de ce qu’ont retenu les lycéens associés avec leurs professeurs au prix littéraire Ile-de-France 2014. L’élu parmi huit titres proposés est le drôle de livre de Jacques Rebotier 22, Placards ! et imprimé par l’atelier Æncrages à Baume-les-Dames dans le Doub. Séduit par ce bel objet éditorial je tenais à en relayer la promotion. Et de vous faire part de mes échanges avec l’auteur qui m’a accordé de son temps – riche donc précieux – pour partager cette aventure littéraire à la croisée des genres…
Avertissement.
Chers lecteurs, parfois les textes se jouent des ordres que je voudrais pourtant leur donner et s'affichent dans des tailles variables, à leur gré. Je ne prétendrais pas exceller dans le print mais c'est moins catastrophique que dans le numérique!!!
dimanche 9 novembre 2014
mardi 4 novembre 2014
J’en place une pour le hip hop !
Lucrezia, Mode 2 et Bando, TCA. Détail. Paris 1985.
Un petit retour sur ma jeunesse (fantasmée) dans les ghettos
du 9.3 avec l’expo Street Art à l’Espace Electra ; l’occasion de sortir de
son étagère un livre parmi les plus essentiels de la « littérature »
spécialisée dans le graffiti…
dimanche 21 septembre 2014
Une bergère qui s'appelait Dolly...
Mezzotinto à la poupée.
C’est pourtant en anglais qu’il faut entendre cette proposition et avec le délicieux accent du maître graveur qui m’a éclairé quant à cette drôle de manière noire : Dr Anthony Dyson, éminent spécialiste de la chose dont il enseigna l’art outre-Manche. Il faut aussi vous dire combien son français est excellent ; il a un point de chute depuis quelques années dans nos provinces qui m’a valu de le rencontrer par l’intermédiaire de Mami’stigri, sa voisine à qui il a offert la planche sujet de la présente étude. Mais c’est en anglais – et le mien est bien moins fameux – que nous avons échangé. Aussi, j’ai mieux compris les tenants et aboutissants de la technique qui nous intéresse dans des termes anglo-saxons en l’observant sur une impression produite au début du XXe siècle en Angleterre et me documentant en conséquence depuis des sources anglaises et américaines. Etant particulièrement novice dans ce secteur, j’ai trouvé des entrées très accessibles et suffisamment nombreuses sur les procédés d’impressions au XIXe siècle et auparavant dans des articles et catalogues américains notamment. Ce sont ensuite ajoutées à ces premières ressources les publications de recherches qu’Anthony Dyson m’a fait parvenir avec une générosité qui distingue encore un authentique gentleman.
Mes petites Politiques
Toute première fois
Un beau jour de mai, alors qu’une
mission m’appelait Rue Madame dans un petit lycée portant le nom du père de la
classification promue par l’ATypI depuis 1962 et pour y évaluer quelques
candidats aspirant au baccalauréat technologique option design et arts
appliqués, je fus happé par les sirènes d’un salon qui se tenait au bout de la
rue, sur le parvis de Saint-Sulpice. C’était un meeting de libraires
spécialisés dans les vieilleries qui sont le sel des bibliophiles. Des allées
entières pleines de vieux bouquins précieux pour lesquels naissait en moi une
certaine tendresse encore ingénue mais déjà enivrante. Mes premiers émois avec
le livre vieux étaient assez récents. Outre les pages vues dans ces autres
livres qui les racontent ou encore de belles expositions démembrant parfois
d’ancestraux cahiers, j’avais poussé la porte de quelques boutiques ici et là
au cours de mes dernières promenades pour les toucher de mes mains (les vieux
livres). Notamment la respectable maison Jammes à Saint-Germain-des-Prés – sans
doute le quartier le plus indiqué en saison régulière – et d’y découvrir les
Métamorphoses d’Ovide en trois volumes par De Colines autour de 1525. C’était
beau1. Tenir cette belle chose permet de comprendre un peu mieux
encore les techniques, autant que de voir figer du plomb dans une matrice.
C’est émouvant. Aussi, j’avais dans l’idée d’en acquérir un quand l’occasion se
présenterait pour mieux observer le papier foulé par la frappe typographique et
enrichir ma collection de trésors qui, mieux que les diapos peuvent
sensibiliser mes étudiants. J’en eu donc l’occasion. Non pas qu’elle était
exceptionnelle – il est assez facile de s’offrir de très belles choses en
succombant au premier appel dans les rues de Saint-Germain-des-Prés – mais le
petit objet qui devait être mon premier était à un prix suffisamment
raisonnable pour que je puisse m’en porter acquéreur sans trop entamer le
budget du foyer.
Ayant abandonné avec leur bénédiction
mes collègues, j’errais dans les allées du salon sur ma pause déjeuner. Je
rêvais d’un livre du XVIè siècle. J’avoue qu’en grand débutant
devant des dizaines de volumes présentés parfois en vrac chez les exposants, je
me concentrais sur les dos les plus sobres, les reliures en parchemin réputées
les plus anciennes – quand souvent d’ailleurs les livres ont été reliés de cuir
des dizaines d’années après ! Je regardais les plus petits, à hauteur de
ma bourse. Je tirai finalement celui-ci. Ce n’est pas seulement que la date
était en chiffres arabes – ce qui est plus évident pour un grand paresseux que
je suis – mais la mention « Plantiniana »
provoqua quelque montée d’adrénaline de celle du consommateur compulsif qui
sent poindre la moiteur disqualifiante dans la perspective de négocier. Ce que
je ne fis pas. Etant aussi doué en latin qu’en grec, c'est-à-dire assez nul,
l’indice me parlait tout de même et après quelques détours de
celui-qui-va-réfléchir pour se distancier et regagner en dignité devant le
vendeur, je l’achetai.
J’étais l’heureux propriétaire d’un
petit in16 de chez Plantin de 1615. Le titre m’importait peu. D’ailleurs, je ne
devais même pas le lire...
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