...Ou encore, nombreux sont ceux qui ignorent, du nom d’un
excellent recueil de Larcenet aux éditions Les Rêveurs qui est mon dessinateur de BD préféré mais ce n’est
pas du tout le propos…
Le saviez-vous ?
Johann Gutenberg était vigneron à Schlimmer. Dans sa
boutique, la jeune et belle (?) Helvetica foulait le raisin dans la presse qui
n’était alors dévolue qu’à ce seul usage. Mais le triste constat de l’analphabétisme
d’une grande majorité de ses contemporains, va changer le dessein de Gutenberg
et de son outil.
Il y a d’abord l’ami qui enterre son bébé mort pour
avoir confondu telle médecine avec des dragées chocolatées multicolores ne
sachant pas lire la notice. Aussi Gutenberg va se sentir investi d’une mission
qui va changer la face du monde.
Mais c’est sans compter sur le moine-de-l’église-en-haut-de-la-coline
(allusion à Simon, sans doute.) Ce dernier voit d’un mauvais œil ce don au
peuple qui lui permettrait de comprendre les Écritures que le méchant moine
distille à ses avantages – tant il a embrassé la cause du Malin. Aussi convainc-t-il
Helvetica de détruire la presse tout juste convertie à l’impression – typographique,
s’entend –, abusant de l’incrédulité de la jeune femme amoureuse transie du
séduisant Gutenberg. Le faux dévot aussi fourbe que pervers lui assure que l’opération
lui vaudra de consoler l’imprimeur et de gagner ainsi ses grâces comme ses
faveurs.
La pauvre Helvetica ne profitera pourtant pas de la manœuvre
et n’accédera qu’au remord et à sa perte dans les geôles de la tour de l’église.
Gutenberg, lui, découvre le vandalisme en même temps qu’il
présente sa presse aux habitants de Schlimmer le jour du festival. Le moine qui
avait déjà fomenté le premier coup, emporte la foule qui mène Gutenberg au
bûcher.
Heureusement, l’imprimerie se réalisera quand même,
permettant aux gens du peuple de se nourrir enfin – voire de se saouler – des mots.
Pourtant, la belle invention n’empêchera pas l’Holocauste.
*
Autrement, et parce qu’il convient de compléter (et
critiquer) la seule histoire qu’on nous sert dans les manuels univoques, il y a
cette autre version dans Moi je lis N°330 de mai 2015 :
Sans révéler l’issu de ce thriller haletant, sachez qu’il
réunit, entre autres, Gutenberg, l’ouvrier Peter Reckstein, son apprenti Lorenz
et son principal concurrent Claus Dritzehn. Il y est question de la disparition
des ‘e’ tout juste fondus – là, la référence est hautement littéraire !
Enfin, mon camarade le type-au-mètre (un imprimeur qui se ballade en ce moment même chez Leroy-Merlin. Sans légende), à qui je dois cette sortie au combien éclairante,
vous conseille cette autre entrée dans le mystérieux personnage ; on ne l’a
pas encore lu, dites-nous de quoi il en retourne:
En attendant la version flamande, Coster, de muzikale komedie qui se donnera à Haarlem l’été
prochain, la vérité est au Sentier des Halles pour quelques représentations
encore. Dépêchez-vous !
Oui, Allez-y. Après le bricolage, je poste aussi pour inciter à découvrir ce spectacle loufoque et réjouissant. http://www.typometre.com/gutenberg-le-musical/ Pour ce qui concerne la BD, elle est très bien faite, certainement un peu romancé sur certains aspects mais en 25 pages nous plonge dans l'aventure difficile qu'entreprend Gutenberg. J'imagine bien que des spécialistes y trouverait à redire mais c'est cependant très bien documenté et un bel effort de vulgarisation.
RépondreSupprimerTiens, ça me fait penser à un autre accès très sympa: le doc présenté par Stephen Fry pour (et par) la BBC, The Gutenberg Printing Press. Il n'est plus dispo sur le site de la chaine. Je l'ai néanmoins vu sur la toile; ça doit pouvoir se trouver. Ça se présente sous la forme d'une enquête qui voit la reconstitution de tous les moments de la mise en oeuvre de l'impression typographique; la dite presse, les caractères mobiles et le papier. Très bien fichu!
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