Avertissement.

Chers lecteurs, parfois les textes se jouent des ordres que je voudrais pourtant leur donner et s'affichent dans des tailles variables, à leur gré. Je ne prétendrais pas exceller dans le print mais c'est moins catastrophique que dans le numérique!!!

lundi 16 janvier 2017

This is OUR printing office !


 

Je pourrais regretter la Roulotte (*) aujourd’hui remisée au fond de la salle comme je serais nostalgique déjà de nos premiers moments de typo au lycée ; leur fraicheur déjà dispersée…  Mais non ! Je suis encore plus excité maintenant que nous avons monté l’atelier. De nomades précaires, nous nous sommes sédentarisés. Aussi, une nouvelle ère pleine de promesses et de progrès est en marche. Quel plaisir !

[Pour info, Blogger a complètement craqué au moment de composer ce post; aussi, au bord de la crise de nerf, j'ai abandonné quelques justifications et autres interlignages au sort... capricieux.] 


















Le fameux texte de Beatrice Warde sur le sanctuaire du savoir (c’est ça le lycée, non ?) Une première performance collective ; deux passages (le noir puis le rouge) et déjà un beau challenge en matière de repérage. Pour l’instant, on n’a qu’un seul châssis de récupération qui vient d’une vieille platine. Aussi, il a fallu déposer la première forme pour composer la seconde. La méthode, de « substitution », a consisté en la dépose et le remplacement immédiat des premières formes par les suivantes dans les blancs laissés par le premier passage. Un exercice de style très classique pour appréhender notre matériel ; avec le temps, on se lancera dans des manipulations plus expérimentales, vers des créations plus audacieuses…

 


 
Alors voilà, le lycée s’est doté d’un outil formidable. Il faut encore peaufiner la déco ; nous n’y avons pas encore pris toutes nos marques mais déjà on a étrenné nos nouveaux jouets. Je ne le sais que trop pour construire en même temps ma propre imprimerie, la découverte du matériel prend un long moment, initiatique et plein de surprises, quand bien même on a rédigé la commande ! Car nous avons commencé notre prospect la saison passée en fin d’année scolaire en allant à la rencontre d’un partenaire de choix en la personne de Jacques Chaillou que je salue bien comme les camarades de Format Typo où nous nous sommes rencontrés. Auprès de lui, et avec son bon conseil, nous avons projeté un modèle complet pour implanter l’impression typo dans nos murs. Pendant l’été, avec lui et avec mon DDFPT (un acronyme récent qui causera aux serviteurs de l’école de la République et qui lui permettra de se reconnaitre) j’ai affiné la commande en recensant  les disponibilités de ces vieux équipements et nous avons pu constituer notre « panier ». Le cœur d’activité de Jacques  Chaillou est le reconditionnement des machines d’imprimerie. Mais il participe aussi de la préservation des vieux matériels de l’ère du plomb. Une partie de ceux-ci assureront dorénavant le relais de cette chère discipline avec les élèves et étudiants du lycée André-Malraux.
 
 

Au placard la Roulotte ! Pas tout à fait. Elle intègre – on l’aperçoit au fond à droite –, en pionnière émérite, ces nouveaux équipements qui sont pourtant bien plus âgés qu’elle !

Les vedettes sont les deux presses à épreuves qu’on a choisi pour leur facilité d’usage et parce qu’elles sont, toutes deux, munies de pinces. La plus grosse, au premier plan, était aussi dotée d’une table de distribution ; assez peu pratique à mon goût, je l’ai débarrassée. L’autre, plus petite, orange, est estampillée ‘CEL’ ! Comme je suis heureux qu’elle retourne à l’école après avoir servi auprès de petits imprimeurs en herbe éveillés aux méthodes Freinet.



Le plus rigolo dans la préparation de la commande c’était le lingotier – et surtout l’interlignier ! Toutes ces petites lames de tailles et d’épaisseurs variables qui servent à justifier et habiller la composition typographique étaient pour grande part en vrac dans un lot qu’avait isolé notre partenaire dans sa collection. Il s’est agit de les trier, d’en isoler des assortiments (plus ou moins) complets pour se donner la capacité à composer dans toutes les dimensions du document. Une fois les lots constitués – j’y ai passé quelques heures !!! – restait à les ranger dans le meuble ; un travail de fourmi …
 


Côté plomb, j’ai retenu deux ensembles majoritaires : du Times et de l’Univers ; chacun décliné dans différentes graisses et forces de caractères pour permettre une variété de création. Quelques filets et de jolies vignettes sont aussi au catalogue. On a encore à découvrir ces différentes formes -- les ranger aussi -- pour sonder un peu mieux les possibles en termes de composition.
 
Je le disais, nous n’avons pas encore établi tous les dispositifs pour profiter de ce nouveau plateau ; il y a encore beaucoup de choses à imaginer. Outre le cadre logistique et des services à résoudre à tel endroit, des questions telles la place de l’impression typo dans la formation des étudiants en design graphique, la relation avec tous les publics d’arts appliqués comme d’industrie graphique se posent tant l’atelier typo est une « case nouvelle » dans notre offre d’activités pédagogiques. Car nous intégrons ce déploiement comme un outil pour la classe et – surtout – de projet qui favorisera, je le crois, l’interdisciplinarité et ce que j’appelle « le rapprochement des peuples » au sein de cette  vaste diversité qu’est notre grande communauté scolaire. On aspire à aller au-delà de la sensibilisation et de l’initiation que je proposais jusqu’alors avec la Roulotte (voir articles précédents).
Certains collègues ont déjà des idées. On va prendre le temps de se trouver là-dessus pour monter des plans aussi sympathiques que profitables. Déjà, avec certains camarades, on a échangé et j’ai pu rencontrer des groupes d’autres disciplines qui ont découvert l’installation et ont pu jouir d’une présentation de l’art typographique, voire imprimer eux-mêmes. Ce sont de premières « sorties ». Elles préfigurent de futurs workshop plus organisés et ambitieux [On fera ça Christophe ;) ] Cette semaine, j’ai passé un bon moment avec des élèves de seconde Industrie Graphique qui ont encaissé deux heures de présentation – ‘faut se le fader le prof de typo barbu lâché sur son domaine !!! – sans broncher et en adhérant même, et ce, sur un terrain commun. Eux, les « mouilleurs d’encre », sensibles au phénomène de pression d’un cylindre sur une forme imprimante ont été un super public, particulièrement enthousiaste. En voilà une belle rencontre ! Et pour moi qui poursuis mon apprentissage auprès des imprimeurs ! De quoi consommer déjà notre nouvelle option.
 
 
Un petit bout d'essai avec les 2de IG. C'est juste pour y goûter mais la rencontre est consommée!
Je me félicite aussi – y’a pas de mal à se faire du bien ! – de ce que certaines étudiantes de BTS DG commencent à utiliser l’atelier individuellement, pour tel projet personnel où elles choisissent ce média, dorénavant en concurrence, ou complément des autres. Notre mini LEG (si, si !) commence à faire partie, pour l’étudiant, de sa boîte à outil. Les laisser progressivement en autonomie dans cet espace qui n’est pas, ou plus, une salle de classe, est une vraie satisfaction.  Cela se fait sur les bases d’une relation de confiance et par l’observance des règles de l’atelier ; le respect des matériels comme du rangement de l’outil partagé.
 
Là, une étudiante a investi le moyen de l'impression typo pour répondre à un travail de pratiques plastiques en complément d'autres expressions. L'outil est dorénavant de leur trousseau; ils peuvent l'investir quand ils jugent le medium adéquat.

 
Il en reste des choses à vivre ; ce n’est qu’un début. On doit encore inventer le cadre de ces animations. Mais déjà les élèves et enseignants peuvent investir ce plateau technique. Il va consolider encore une relation qui m’est chère entre les arts appliqués et l’imprimerie ; deux départements qui partagent, non seulement des domaines d’applications mais encore une histoire commune des arts et techniques.
 
Bon, ça c'est le prof qui s'est amusé... Il faut bien essayer le matériel pédagogique avant de concevoir le dispositif, non? Et puis c'est du Garamond; il fallait que je pose quelque chose.
 
 
Une proposition plus empreinte des qualités de design graphique des étudiants pour ce prototype de carte de vœux. Les filets et autres vignettes de décors offrent déjà une belle palette de possibles et autant de scénarii créatifs autour du texte et des mots.
Ci-dessous, une proposition personnelle; pressée sur ma pause déjeuner...
 
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Qu’ils me lisent ou pas, que tous les collaborateurs au lycée qui ont rendu possible cette entreprise soient assurés de mon infinie gratitude. Aller, une carte imprimée gratuite pour tous les souscripteurs sur présentation de l’adresse du blog !!!















 
 



 

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