Avertissement.

Chers lecteurs, parfois les textes se jouent des ordres que je voudrais pourtant leur donner et s'affichent dans des tailles variables, à leur gré. Je ne prétendrais pas exceller dans le print mais c'est moins catastrophique que dans le numérique!!!

dimanche 27 décembre 2015

Ne pas confondre...



...Rapport à l'article précédent.

Ceci est une presse à viande. Merveilleuse pour la santé, certes, mais les résultats sur papier devaient être moins probants!!!

Une affiche imprimée en typo par la maison Tolmer entre de 1880 et 1920 à en juger par l'adresse, Rue Madame. Avant ça, ils étaient au 43, Rue du Four Saint-Germain. Enfin, ils déménagèrent Quai d'Anjou...

On relèvera pour le plaisir le double passage rouge puis noir et parfois des types qui ne correspondent pas bien dans leur dessin notamment dans l'effet shadow de la pièce de titre qui présente un joli décalage, en haut à gauche. Mais j'aimerais bien, moi, avoir de belles lettres en bois rayées seulement en partie basse...



Données: Data BNF/Gallica

samedi 26 décembre 2015

ma Merveilleuse machine



 
Joyeux Noël à tous ! J’espère que le vieux bonhomme a garni le pied de votre épicéa à hauteur de vos souhaits. Avec un peu de retard, il m’a déposé ça. Bon, y’a du boulot !!! Mais la voici enfin, ma première « vraie » presse typo.
 

vendredi 18 décembre 2015

Valentine’s questionnaires



Pour retrouver les interviews de Valentine Proust, choisissez la rubrique « spirits »…

 
Entre blogueurs… Et parce que l’équipe de FontYou n’est pas pour rien dans l’engagement de mes petits travaux, je vous oriente sur une émission hébergée par la (jeune) fonderie parisienne dont les formes prennent corps…
 

mercredi 16 décembre 2015

Letterpress tudo 'bom


 
Mi-octobre se tenait à São Paulo un cycle de conférences promu par l’Association Typographique Internationale précédé par un concours d’affiches réalisées par les moyens de l’impression typographique. Peu de trace malheureusement de cet événement mais quelques témoignages malgré tout pour célébrer ces formes renaissantes…
 

lundi 14 décembre 2015

Passez moi le 63-20 à Odéon

 
Prétexte du jour, cette plaquette commerciale de la fonderie Olive. Très probablement édité en 1954, ce petit spécimen me plait particulièrement en ce qu’il n’est pas étranger aux formes que j’ai choisies pour la pièce de titre de mon blog. Si je l’ai trouvé après le lancement de mon journal, les ingrédients et leurs connotations sont bien ceux qu’il me plaisait à endosser…
 

On associe très naturellement Olive à Marseille. C’est pourtant à Paris que l’aventure de Roger Excoffon, futur directeur artistique de la célèbre fonderie commence et pour une quinzaine d’année d’intense création pour l’identité de la typographie française.


jeudi 19 novembre 2015

Mister Maquette


 
C’était un surnom dont j’avais hérité à Duperré, chez les Plasticiens de l’Environnement Architectural. Et oui, avant de sombrer dans le black art où l’on se retrouve aujourd’hui, j’ai fait mes armes en design d’espace, à l’école du moins, mais pas plus loin. Deux ans extraordinaires ; une joyeuse bande d’étudiants et de profs perchés au troisième étage de l’école de la Rue Dupetit-Thouars – quand on était pas planqué dans les caves à badigeonner de la chaux pour peindre a fresco mais pas très frais avec Bullot.

Mes camarades m’ont donc collé ce sympathique sobriquet en raison de ma propension à réaliser des modèles de mes projets dont le nombre étaient inversement proportionnel à la qualité. Elles étaient franchement pourries mes maquettes ! Tant et si bien que je m’étais fait une spécialité de les maquiller de papier mâché et les peindre comme une voiture volée pour rattraper les aléas de mes découpes maladroites et autres assemblages hasardeux. J’en ai gardé une ou deux. L’une d’entre elles traine même sur une étagère tout à côté de mon meuble à interlignes.

Un petit trip nostalgique qui aurait bien fait marrer Vincent, l’architecte. Il était de ceux qui m’avaient affublé du blaze que je devais d’ailleurs conserver longtemps non sans une certaine fierté...

 

mardi 17 novembre 2015

Debout



Parce que la flamme de janvier ne s’est pas éteinte, toujours vive. À l’époque, il y avait de la flotte dans mon encre. Cette fois c’est encore plus de sang. Et peu importe la cible, le symbole ; c’est toujours le signe de notre liberté, cette même devise. Je commençais tout juste à imprimer, et ça faisait sens. Comme il faut faire sens aujourd’hui pour nous distinguer de cette infâme négation.
 
 

Bon, ma technique est fragile, mes moyens assez modestes, mes mots un peu lourds. On s’en fout, ‘faut envoyer quelque chose, faire acte de. Acte de résistance. Parce qu’on est cultivé, créatif, parce qu’on pense. On doit s’engager. Quelque soit son arme, quelque soit son médium. Et partager, échanger pour se retrouver.

Pas de comparaison ou de fausses analyses mais je suis toujours Charlie aujourd’hui. Le protocole a changé, plus sinistre encore. Mes les sentiments sont les mêmes comme mes valeurs qui ne s’en trouvent que renforcées.

Alors j’ai posé ça.

Vous aussi, relevez-vous, et posez vos idées. Nos idées. Liberté.


*



Caractères mobiles bois et plomb, linogravure et cliché galvano.
Impression typo, moi & mes types, novembre 2015.

lundi 2 novembre 2015

│é.mi.gré│


Au format tabloïd jusqu’en 1995, le magazine coutait alors bien cher à fabriquer. Tiré à quelques milliers d’exemplaires tout au plus, les tirages augmenteront considérablement avec le premier changement de format à partir du N°42. Une ultime transformation à partir du n°60 avec les derniers numéros auxquels se joindra un cd rom, voire à l’occasion un dvd. En 2005, Emigre titre The End ; c’est la fin du magazine que célébrera le beau livre Emigre N°70, The Look Back Issue, paru chez Gingko Press en 2009.

Ici, le numéro 19, paru à l'été 1991.



On nous invite à prononcer (em’ǝ grā) mais bien que ce ne soit pas pour nous une juste transcription phonétique, c’est tout de même facile. C’est plus intéressant quand un flamand perdu en Californie cultive l’ambigüité linguistique…
 

dimanche 1 novembre 2015

Griffes d'imprimeurs, suite...


 
Le griffon de Gryphe, coloré dans un exemplaire des Colloques d'Erasme de 1536, du fonds de la Bibliothèque Diderot à Lyon.
 
Pour compléter ma modeste étude sur les marques d’imprimeurs, une autre petite bestiole hiérocéphale dont cet autre blogueur (lien) avait déjà évoqué la fréquence d’emploi chez les imprimeurs humanistes…
 

lundi 28 septembre 2015

Dimanche prochain*




Une plaque gravée par Benjamin Guyet, fondateur des éditions de l'Étau... (Image: undressed-design.com)




Niveau actu c’est un peu passé mais j’ai renoncé au segment « veille active sur le design » depuis bien longtemps. Peu importe, il n’est jamais trop tard pour découvrir telle inspiration. Et voilà une petite production qui donne la patate (ou la gouache) ! Et puis ça tombe bien, on évoquait cette semaine avec les étudiants un projet qui va conjuguer typo et lino ; voici quelques formes stimulantes…

* Du nom d’une série de faux événements exposée au Musée de l’Imprimerie de Nantes en 2014…

 

dimanche 27 septembre 2015

TIND!



 
Type Is Not Dead disent les éditeurs du jeune magazine éponyme. Et Erin Beckloff de leur donner raison en fondant un documentaire à venir sur la question suivante : pourquoi l’impression typo a survécu ? C’est une question rhétorique tant elle sait la réponse. Et moi aussi, j’imagine. C’est la beauté des formes et des machines. Cette Lady of Letterpress* évoque l’accessibilité, la créativité, l’autonomie. Mais c’est la passion par-dessus tout. Celle qui m’anime. La même...
 

vendredi 18 septembre 2015

Chromo et chocolat




 
Qu’on se le dise, ma cuisine n’est pas ornée de plaques émaillées à l’enseigne de telle poudre chocolatée ou pâte fromagère soutenue par un bovin hilare avec le thermomètre au mercure agrafé dessus. Pas plus que je n’ai punaisé chez moi de reproduction de placards vantant la dernière revue de la Goulue ou encore les mérites du bouillon Kub. Pourtant j’ai trouvé ces petites cartes, modestes jalons de l’histoire de la publicité…
 

lundi 14 septembre 2015

L'Homme et ses signes...


 
Univers demi-gras, corps 12 et extra noir large, corps 16. Si on trouvait ces dénominations dans les rangs des typos, le produit était initialement commercialisé dans une gamme de 21 variantes nommées Univers 39 à 83 et classées par chasse et par graisse (soient 4 chasses, 4 graisses et 7 italiques.)

 
Universelles et intemporelles, ses formes restent mais le maître s’en est allé – à un âge respectable – laissant non seulement un patrimoine typographique exceptionnel mais encore des enseignements fondamentaux pour quelques générations d’étudiants.


jeudi 27 août 2015

Images de marques


 
La page de titre des Commentaires sur les œuvres antiques de Piero Vettori, imprimé par Jean Temporal à Lyon en 1554.
 

Comme je suis emballé par le parti pris du Guide déraisonné des collections du musée de l’imprimerie et de la communication graphique (voire référence dans le post précédent), je ne vais pas m’interdire de jouer à mon tour et me prêter à cette approche – souvent la mienne aussi – par le coup de cœur, l’insolite, le « parallèle »…
 

mardi 25 août 2015

par Gryphe, de Tournes et Dolet!


 

L'entrée sur la très belle cour Maurice Scève qui finit en traboule sur un bouchon. Charmant.

Si j’abuse copieusement et très régulièrement des bases du Corpus typographique français et d’Ex-machina pour mes recherches et mes loisirs créatifs, je ne m’étais pas encore rendu au siège des ses précieuses archives en la capitale des Gaules.
Aussi, ces vacances m’auront permis de séjourner quelques temps entre Isère et Rhône pour visiter, notamment, le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon.


vendredi 14 août 2015

Une copie conforme

 

Mais oui, cette édition est authentique. Ce n’est pas un faux. Mais ce tirage n’est qu’une image, un « cliché ». Enfin, autant de clichés qu’il y a de pages, pour être juste. Un nouveau procédé qui va permettre de rééditer à volonté depuis des formes stéréotypes. Revenons donc sur le développement du clichage par les Didot, illustre famille d’imprimeurs… et inventeurs !
 

dimanche 19 juillet 2015

On n'est pas des machines...




Quelques belles surprises pour la FetNat’, festival d’arts vivants et du numérique au château de Blandy-les-Tours autour du 14 juillet…


jeudi 18 juin 2015

Un sacré teasing!!!




Je l’évoquais précédemment comme un projet encore flou mais pour l’avoir découvert ce week-end, il apparait dorénavant comme une aventure formidable et une superbe perspective culturelle dans la région, et bien au-delà…
 

Sur les épaules des géants...



La paroi de Béhistoune en Iran, gravure monumentale perchée à 100 m au dessus du sol ordonnée par Darius 1er, l’un des plus grands souverains perses autour de 520 av. J.-C.

Ce grand œuvre de Darius est le pendant de la Pierre de Rosette pour le déchiffrement des cunéiformes. En effet, on y trouve trois fois le même texte – et  très fourni en noms propres, base de l’interprétation des signes – dans les trois langues élamite, vieux-perse et akkadien. C’est la découverte majeure qui brisera l’impénétrable secret des premières écritures mésopotamienne, sauf le sumérien qui ménage malgré tout des passerelles avec l’akkadien…

C’est Henry Rawlinson qui finira par décrypter ces signes parachevant ainsi le travail initié au tout début du XIXè s. par Georg Friedrich Grotefend.

Voir là-dessus l’article de Jean Bottéro, republié dans un hors-série de l’Histoire, L’écriture depuis 5000 ans, Des hiéroglyphes au numérique, septembre 2103.



Ça s’écoute chaque semaine, mais certaines émissions sont plus passionnantes encore que les autres pour qui s’intéresse tout particulièrement au langage. Et c’est justement ce qu’a traité ces dernières semaines Jean-Claude Ameisen dans Sur les épaules de Darwin, à savoir la lecture et le déchiffrement des écritures. Pour être honnête, les activités périscolaires du samedi matin m’empêchent de profiter des émissions dans leur intégralité mais ça se podcast aisément sur le site de France Inter. Samedi dernier, il était question des mystères du linéaire B ; passionnant ! Alors laissez-vous bercer par la voie d’Ameisen, c’est l’occasion…

 


 

lundi 18 mai 2015

Beaumarchais, l'imprimeur.


 
Beaumarchais, le dramaturge. Beaumarchais, le musicien. Beaumarchais, l’homme d’affaire. Mais encore ; Beaumarchais, l’émissaire. Beaumarchais, l’armateur. Beaumarchais, l’espion. Beaumarchais, le révolutionnaire. Enfin, Beaumarchais l’éditeur – c’est plus juste que Beaumarchais, l’imprimeur – et, Beaumarchais l’amateur de typographie…
 

(We did it!) BONUS




Il manquait deux ou trois étapes pour représenter l’expérience typographique et surtout le produit de nos récréations imprimantes. Alors voilà les illustrations en complément…
 

mercredi 18 mars 2015

WE DID IT!



Après Mayence, on réinvente l’imprimerie à Montereau ! Et c’est avec une petite fierté non dissimulée que je peux enfin vous donner à voir les étudiants de design graphique s’essayant à la typographie. De belles promesses créatives ; une sacrée aventure qui commence !

Mon amie Anne-So


 
Mes projets de partage avancent. Je vais publier sous peu quelques retours d’une première expérience d’initiation à la typographie avec les étudiants. Un début mais déjà une satisfaction. Alors je peux déjà revenir sur mes premiers instants comme ils sont encore très frais. Et une pensée me vient à la lecture d’un post de graphistes amateurs de typo sur la pratique qui est à ce jour la mienne, une pratique initiatique, amatrice… décomplexée.

dimanche 1 mars 2015

Les lingots de monsieur Tachot



Si le plomb n’est pas l’or, ces lingots ont pourtant une grande valeur. Et pour filer encore la métaphore de l’alchimiste, l’imprimeur en est un autre. Des insondables secrets du black art, Frédéric Tachot en détient certains et qu’il dévoile à ses visiteurs de tous âges et de tous horizons. Aussi, en lui rendant visite, je suis tout à la fois l’enfant de l’école d’à côté qui découvre ces fascinantes activités et l’amateur (guère plus averti) en formation pour mieux dispenser à mon tour quelques moments de l’impression typographique. Le maître des lieux est d’ailleurs sur un projet de livre depuis plusieurs années déjà et pour nous en dire plus encore sur l’origine de ces termes obscurs. De leurs origines mystiques et quasi ésotériques en passant par la religion – d’abord le judaïsme et la Thora avant même les querelles liées à la Reforme qui impactèrent les premiers temps de l’imprimerie – que révèlent les glyphes A G L A, et leur triangle renversé dans le haut de la casse… En même temps qu’il compose de grands calligrammes (typographiques s’entend) sur des poèmes d’Hugo.

Enfin, je lui rendais visite en famille pour montrer aux enfants les merveilles qu’il conserve – je ne peux pas ici en tenir l’inventaire, seulement vous y inviter – et pour glaner certaines sortes trop rares dans mes casses, notamment quelques ‘a commerciaux’ (ligature ad, arobase) bien utiles aujourd’hui pour les raisons Internet et dont il me céda quelques corps. Et puis il m’a offert une belle bassine pleine de lingots promis à la refonte mais dont je prolongerai un peu plus l’usage dans mes expériences. C’est qu’ils ne sont plus que deux à pouvoir fondre des caractères en Europe ! Si l’Imprimerie Nationale sait encore émettre des matrices, la noble institution ne peut plus fabriquer le matériel pour fournir les casses. Aussi, celui-ci est précieux quand on peut encore le sauver du recyclage en petits soldats de je ne sais quel corps d’infanterie napoléonienne.

Alors on a bu ses paroles et profité de ses sagesses. Il m’a parlé encore de ces machines sauvées ici et qui jadis pourrissaient dans les caves de mon lycée – on imprime toujours à Montereau mais en mouillant le papier. Quelle ironie d’ailleurs quand je m’apprête avec la complicité parfois de mes camarades d’industrie graphique à apporter de nouveau du plomb (prohibé ?) dans l’établissement ! Un cycle. Mes obédiences m’interdisent de parler de résurrection…

Je repars aussi avec des conseils pour mieux organiser mes affaires. Peut-être une association à créer pour encadrer mes projets de partage au sein du lycée voire ailleurs. Évidemment, je m’en ouvrirai sur le présent canal au fil des événements.

Un scoop enfin – mais on en parlait déjà aux Puces typo en mai 2014 avec une représentante de l’atelier Artegraf à Malesherbes – l’imprimeur Maury va ouvrir une sorte de musée ; on y trouvera certaines machines qui sont en ce moment à Saran et sans doute Frédéric Tachot pour former et accompagner les futurs animateurs du lieu.

 

Une matinée magique. Rare. Je me souviens de ce qu’une première rencontre avec Frédéric Tachot m’avait un peu plus précipité dans ces délires et passions typographiques. Cela fait à peine deux ans et j’ai donné corps depuis à ma lubie. Mais cette nouvelle visite éclaire encore l’étendue des choses à découvrir et à apprendre comme la plus grande humilité, le plus grand des respects pour cet homme, tout à la fois « meilleur ouvrier » et puits de science, artisan et écrivain ; un humaniste sans aucun doute.

 *

L’association Format typographique animée par Frédéric Tachot accueille sur rendez-vous à Saran, 45, dans la banlieue d’Orléans…

 

Mon typomètre Didot à télécharger...



S’il est assez aisé de trouver quelques outils à la mesure anglo-saxonne, les règles typographiques au point Didot sont plus rares sur la toile. En effet, le point de François-Ambroise Didot ne regarde plus que les amateurs (et collectionneurs) de vieilles casses de plombs fondus sous nos latitudes. J’ai fait quelques acquisitions de matériels britanniques (fontes pour Adana) ; le douze – le multiple est le même dans tous les systèmes fondés sur la division du pied en pouces, etc. – est différent. Il en serait de même si un jour je dégotais des sortes du nord de l’Italie ou si je me trouvais en présence de caractères de l’Imprimerie Nationale ; le point y est cette fois plus grand et flirte avec les 0,4 mm. Freinet, dont je reparlerai un de ces jours, proposait une valeur de 0,359 mm. J’ai notamment un Gill « schoolbook » de cette époque de l’École Moderne Française mais je n’ai pas vérifié – les adeptes des méthodes de Célestin Freinet se fournissaient aussi chez Monotype…

Pour rappel, le point en vigueur à l’époque de l’impression typographique (en France, notamment) mesure 0,376 mm. La valeur de 0,3759715104 soient 2 points de pied-du-Roi, a été arrondie par les industriels. Le point Pica, lui, est plus petit, j’y revenais dans un article précédent.

Aussi, pour équiper mon kit d’initiation à la composition typographique (COMING SOON !), j’ai dessiné un typomètre à imprimer et que je plastifie pour mes (futures) activités avec mes élèves. Bon, c’est modeste ; on n’y trouve pas toutes les grilles d’interlignages et autres déploiements de calculs utiles au transfert de telle composition, mais cet outil de fortune servira à découvrir simplement la valeur du point pour un premier contact avec la typo. En jet d’encre sur un papier surfacé ça passe mais il faut que j’essaye de le sortir sur une machine plus fine…
 
 

La graduation en haut est en Cicéro (ou douze) soient 12 points didots. En dessous, les centimètres... 

Autrement, j’ai trouvé un outil à télécharger à l’adresse suivante : http://www.visorion.fr/mais-quel-corps-est-ce/  Ce n’est pas une règle à proprement parler, mais imprimé sur un transparent,  cette planche permet de distinguer les corps de fonte historiques dans une page imprimée en typo. On trouve sur ce site de très belles réalisations dont une réédition des Essais de Montaigne ou encore le Traité de la Typographie de Fournier (Henri pas Pierre-Simon), tout ça recomposé à l’identique et relié avec soin. Il y a aussi quelques articles très sympas dans des champs proches de ceux qui m’inspirent dans mon petit journal.

Plus proche des standards actuels (en pica, donc) cette suite de règles toutes plus fournies les unes que les autres (il n’y plus qu’à y intégrer un compte-fil !!!) La présentation est assez rigolote : http://graphism.fr/tlchargez-votre-rgle-typographique-typomtre-simplement-gratuitement/

Je rapporterai à mesure des opérations la mise en œuvre de mes dispositifs d’initiations auprès des étudiants. C’est pour bientôt…
 

 *

mardi 17 février 2015

Bourgoin-Jallieu, l’ambitieuse.


 

C’est en ces mots que la revue étapes : 167 louait, à juste titre, la livraison d’une nouvelle identité visuelle pour la ville de Bourgoin-Jallieu au printemps 2009. Aujourd’hui,  ce chef-lieu de cantons isérois  – du moins certains de ses décideurs dument élus – revêt des atours autrement réacs...
 

vendredi 13 février 2015

Police. Part 2.





Maintenant que le paquet est ouvert, regardons de plus près son contenu et revenons sur l’histoire de Caravelle, proposée ici en maigre italique, corps 10. Que les bas-de-casse.



mardi 10 février 2015

Police. Part 1.




Profitons de la découverte de cet étrange paquet – que j’ai trouvé dans un lot de casses et matériels de composition acquis tout récemment – pour revenir  sur un terme employé couramment mais loin de son sens originel, celui-ci n’ayant plus vraiment de valeur, passée l’ère du plomb…

samedi 17 janvier 2015

Resister, imprimer.


C’était en substance la teneur des vœux que j’adressais  plus tristement qu’à l’habitude la semaine dernière : imprimer, c’est plus que jamais résister. Je ressortais alors de ma bibliothèque un portfolio recueil de dessins réunis en 1978 par la CGT et la FSM pour la solidarité aux grévistes de Chaix. Entre autres grands noms du dessin de presse, Wolinski et Honoré avaient donné une de leurs planches tant ce combat tenait à cœur de tous les acteurs gravitant autour de la profession. C’est pourtant un autre dessin que j’ai retenu ici parmi les 85 contributions à cette opération de soutien :
 
 
Jean-Pierre Lacroux était auteur, dessinateur et typographe. Outre son œuvre dessiné, il a laissé un lexique de la typographie française accessible en ligne : Orthotypographie, Orthographe & Typographie françaises, Dictionnaire raisonné. lien.


Evidemment, le contexte n’était pas celui qui continue de nous bouleverser depuis quelques jours. Mais ce dessin en particulier, et en relation avec ce que j’étais justement en train d’encrer ma première composition typographique quand des abrutis fanatiques s’attaquaient à notre liberté, résonne autrement. Comme d’ailleurs la nouvelle une de Charlie – vivant – est un acte de résistance. Et ces dessinateurs géniaux ne sont-ils pas morts en résistants ? Résistants au politiquement correct, aux doctrines les plus abrutissantes, à la connerie. Défenseur de nos valeurs et du droit à la liberté d’expression. Serviteur de la presse et de toute son histoire. Même quand ils pétaient à table.

 

Pour mémoire et pour l’histoire de l’imprimerie,  la lutte des travailleurs de l’imprimerie Chaix devait rester comme l’un des mouvements sociaux les plus longs de ces dernières décades. En effet, après une première grève en 1974 sur fond de restructuration du groupe Néogravure alors propriétaire de Chaix, les imprimeurs audoniens obtiennent des accords garantissant le maintien de l’outil de travail ainsi que le rapatriement de trop nombreux travaux d’impressions délocalisés à l’étranger.

Quelques mois plus tard, en 1975, des manœuvres d’abord confidentielles et qui convoquent tout à la fois le gouvernement de Giscard et la banque Paribas, reviennent sur les accords de novembre 74. Un plan de licenciement est présenté prévoyant 410 suppressions d'emploi sur un effectif de 640 personnes. Ce qui est alors pris – et sans doute à juste titre – comme une trahison par les partenaires sociaux conduit à un dépôt de bilan en décembre 1975.

Le conflit à Chaix durera jusqu’en 1980 et sera soutenu par la municipalité de Saint-Ouen où l’atelier fut construit en 1880. Cette période verra de nombreuses occupations d’imprimeries partout en France. En effet, le rapport Lecat publié en 1974 prévoit alors la disparition de 15000 à 20000 emplois dans les métiers du livre. Le mouvement de solidarité avec l’imprimerie Chaix restera comme l’un des plus spectaculaires de la profession.

Après 68 mois de conflit, l’imprimerie réouvrira en 1981. La nouvelle structure après rachat aux enchères des locaux et de l’outil de production emploiera 47 salariés.

 

Cet autre dessin d’Honoré versé au recueil 85 dessinateurs pour le livre, imprimé par Chaix, à Saint-Ouen.

vendredi 9 janvier 2015

De la flotte dans mon encre...

...de l'eau salée, amère.

Mais aujourd'hui c'est important d'imprimer.

On reparlera de typo. Plus tard...
 

 



mercredi 7 janvier 2015

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Il y a pas mal d’années maintenant, je devais avoir 18-20 ans, dans les allées de la Fête de l’Huma je m’arrêtais pour obtenir une petite dédicace de quelques dessinateurs présents, habitués des marges de l’Huma Dimanche. Il y avait Luz et puis Charb. À la chaine, ils croquaient autours du thème de la boue – celle qui se mélangeait à la paille et qui nous faisait parfois regretter l’atroce poussière des éditions les plus sèches. Je ne retrouve pas mes dessins, ça m’ennuie. Peu importe. On n’est plus dans la boue. On n’est même plus dans la merde. On n’a plus rien sous nous ; le sol se dérobe.  Avec lui les fondements de la liberté. C’est même pas mon seul attachement à la devise qui flotte à l’entrée du sanctuaire de l’éducation dont je suis l’un des serviteurs. Je suis choqué. Bouleversé.

Cabu, Wolinski, Tignous, Charb, ceux dont je ne connais pas le nom et qui servaient aussi des valeurs communes.

Je suis Charlie.
 
 
 
Charlie Hebdo N° 1177, 7 janvier 2015. p.7