Avertissement.

Chers lecteurs, parfois les textes se jouent des ordres que je voudrais pourtant leur donner et s'affichent dans des tailles variables, à leur gré. Je ne prétendrais pas exceller dans le print mais c'est moins catastrophique que dans le numérique!!!

mercredi 18 mars 2015

WE DID IT!



Après Mayence, on réinvente l’imprimerie à Montereau ! Et c’est avec une petite fierté non dissimulée que je peux enfin vous donner à voir les étudiants de design graphique s’essayant à la typographie. De belles promesses créatives ; une sacrée aventure qui commence !

Mon amie Anne-So


 
Mes projets de partage avancent. Je vais publier sous peu quelques retours d’une première expérience d’initiation à la typographie avec les étudiants. Un début mais déjà une satisfaction. Alors je peux déjà revenir sur mes premiers instants comme ils sont encore très frais. Et une pensée me vient à la lecture d’un post de graphistes amateurs de typo sur la pratique qui est à ce jour la mienne, une pratique initiatique, amatrice… décomplexée.

dimanche 1 mars 2015

Les lingots de monsieur Tachot



Si le plomb n’est pas l’or, ces lingots ont pourtant une grande valeur. Et pour filer encore la métaphore de l’alchimiste, l’imprimeur en est un autre. Des insondables secrets du black art, Frédéric Tachot en détient certains et qu’il dévoile à ses visiteurs de tous âges et de tous horizons. Aussi, en lui rendant visite, je suis tout à la fois l’enfant de l’école d’à côté qui découvre ces fascinantes activités et l’amateur (guère plus averti) en formation pour mieux dispenser à mon tour quelques moments de l’impression typographique. Le maître des lieux est d’ailleurs sur un projet de livre depuis plusieurs années déjà et pour nous en dire plus encore sur l’origine de ces termes obscurs. De leurs origines mystiques et quasi ésotériques en passant par la religion – d’abord le judaïsme et la Thora avant même les querelles liées à la Reforme qui impactèrent les premiers temps de l’imprimerie – que révèlent les glyphes A G L A, et leur triangle renversé dans le haut de la casse… En même temps qu’il compose de grands calligrammes (typographiques s’entend) sur des poèmes d’Hugo.

Enfin, je lui rendais visite en famille pour montrer aux enfants les merveilles qu’il conserve – je ne peux pas ici en tenir l’inventaire, seulement vous y inviter – et pour glaner certaines sortes trop rares dans mes casses, notamment quelques ‘a commerciaux’ (ligature ad, arobase) bien utiles aujourd’hui pour les raisons Internet et dont il me céda quelques corps. Et puis il m’a offert une belle bassine pleine de lingots promis à la refonte mais dont je prolongerai un peu plus l’usage dans mes expériences. C’est qu’ils ne sont plus que deux à pouvoir fondre des caractères en Europe ! Si l’Imprimerie Nationale sait encore émettre des matrices, la noble institution ne peut plus fabriquer le matériel pour fournir les casses. Aussi, celui-ci est précieux quand on peut encore le sauver du recyclage en petits soldats de je ne sais quel corps d’infanterie napoléonienne.

Alors on a bu ses paroles et profité de ses sagesses. Il m’a parlé encore de ces machines sauvées ici et qui jadis pourrissaient dans les caves de mon lycée – on imprime toujours à Montereau mais en mouillant le papier. Quelle ironie d’ailleurs quand je m’apprête avec la complicité parfois de mes camarades d’industrie graphique à apporter de nouveau du plomb (prohibé ?) dans l’établissement ! Un cycle. Mes obédiences m’interdisent de parler de résurrection…

Je repars aussi avec des conseils pour mieux organiser mes affaires. Peut-être une association à créer pour encadrer mes projets de partage au sein du lycée voire ailleurs. Évidemment, je m’en ouvrirai sur le présent canal au fil des événements.

Un scoop enfin – mais on en parlait déjà aux Puces typo en mai 2014 avec une représentante de l’atelier Artegraf à Malesherbes – l’imprimeur Maury va ouvrir une sorte de musée ; on y trouvera certaines machines qui sont en ce moment à Saran et sans doute Frédéric Tachot pour former et accompagner les futurs animateurs du lieu.

 

Une matinée magique. Rare. Je me souviens de ce qu’une première rencontre avec Frédéric Tachot m’avait un peu plus précipité dans ces délires et passions typographiques. Cela fait à peine deux ans et j’ai donné corps depuis à ma lubie. Mais cette nouvelle visite éclaire encore l’étendue des choses à découvrir et à apprendre comme la plus grande humilité, le plus grand des respects pour cet homme, tout à la fois « meilleur ouvrier » et puits de science, artisan et écrivain ; un humaniste sans aucun doute.

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L’association Format typographique animée par Frédéric Tachot accueille sur rendez-vous à Saran, 45, dans la banlieue d’Orléans…

 

Mon typomètre Didot à télécharger...



S’il est assez aisé de trouver quelques outils à la mesure anglo-saxonne, les règles typographiques au point Didot sont plus rares sur la toile. En effet, le point de François-Ambroise Didot ne regarde plus que les amateurs (et collectionneurs) de vieilles casses de plombs fondus sous nos latitudes. J’ai fait quelques acquisitions de matériels britanniques (fontes pour Adana) ; le douze – le multiple est le même dans tous les systèmes fondés sur la division du pied en pouces, etc. – est différent. Il en serait de même si un jour je dégotais des sortes du nord de l’Italie ou si je me trouvais en présence de caractères de l’Imprimerie Nationale ; le point y est cette fois plus grand et flirte avec les 0,4 mm. Freinet, dont je reparlerai un de ces jours, proposait une valeur de 0,359 mm. J’ai notamment un Gill « schoolbook » de cette époque de l’École Moderne Française mais je n’ai pas vérifié – les adeptes des méthodes de Célestin Freinet se fournissaient aussi chez Monotype…

Pour rappel, le point en vigueur à l’époque de l’impression typographique (en France, notamment) mesure 0,376 mm. La valeur de 0,3759715104 soient 2 points de pied-du-Roi, a été arrondie par les industriels. Le point Pica, lui, est plus petit, j’y revenais dans un article précédent.

Aussi, pour équiper mon kit d’initiation à la composition typographique (COMING SOON !), j’ai dessiné un typomètre à imprimer et que je plastifie pour mes (futures) activités avec mes élèves. Bon, c’est modeste ; on n’y trouve pas toutes les grilles d’interlignages et autres déploiements de calculs utiles au transfert de telle composition, mais cet outil de fortune servira à découvrir simplement la valeur du point pour un premier contact avec la typo. En jet d’encre sur un papier surfacé ça passe mais il faut que j’essaye de le sortir sur une machine plus fine…
 
 

La graduation en haut est en Cicéro (ou douze) soient 12 points didots. En dessous, les centimètres... 

Autrement, j’ai trouvé un outil à télécharger à l’adresse suivante : http://www.visorion.fr/mais-quel-corps-est-ce/  Ce n’est pas une règle à proprement parler, mais imprimé sur un transparent,  cette planche permet de distinguer les corps de fonte historiques dans une page imprimée en typo. On trouve sur ce site de très belles réalisations dont une réédition des Essais de Montaigne ou encore le Traité de la Typographie de Fournier (Henri pas Pierre-Simon), tout ça recomposé à l’identique et relié avec soin. Il y a aussi quelques articles très sympas dans des champs proches de ceux qui m’inspirent dans mon petit journal.

Plus proche des standards actuels (en pica, donc) cette suite de règles toutes plus fournies les unes que les autres (il n’y plus qu’à y intégrer un compte-fil !!!) La présentation est assez rigolote : http://graphism.fr/tlchargez-votre-rgle-typographique-typomtre-simplement-gratuitement/

Je rapporterai à mesure des opérations la mise en œuvre de mes dispositifs d’initiations auprès des étudiants. C’est pour bientôt…
 

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