C’était un surnom dont j’avais hérité à Duperré, chez
les Plasticiens de l’Environnement Architectural. Et oui, avant de sombrer dans
le black art où l’on se retrouve aujourd’hui, j’ai fait mes armes en design d’espace,
à l’école du moins, mais pas plus loin. Deux ans extraordinaires ; une
joyeuse bande d’étudiants et de profs perchés au troisième étage de l’école de
la Rue Dupetit-Thouars – quand on était pas planqué dans les caves à
badigeonner de la chaux pour peindre a fresco mais pas très frais avec Bullot.
Mes camarades m’ont donc collé ce sympathique sobriquet
en raison de ma propension à réaliser des modèles de mes projets dont le nombre
étaient inversement proportionnel à la qualité. Elles étaient franchement
pourries mes maquettes ! Tant et si bien que je m’étais fait une
spécialité de les maquiller de papier mâché et les peindre comme une voiture
volée pour rattraper les aléas de mes découpes maladroites et autres
assemblages hasardeux. J’en ai gardé une ou deux. L’une d’entre elles traine
même sur une étagère tout à côté de mon meuble à interlignes.
Un petit trip nostalgique qui aurait bien fait marrer
Vincent, l’architecte. Il était de ceux qui m’avaient affublé du blaze que je
devais d’ailleurs conserver longtemps non sans une certaine fierté...